dimanche 11 octobre 2015

Pour les hommes c'est impossible, mais pour Dieu, tout est possible.

Bonsoir à tous !

La messe dominicale a été source de beaucoup de réflexions pour moi aujourd'hui. A vrai dire, j'ai eu du mal à me concentrer sur la prière et l'attention à Dieu - je suis d'ailleurs beaucoup plus inspiré par la liturgie des Heures que par le sacrement de l'Eucharistie - et je me suis absorbé dans des questions accessoires : je me demandais entre autres si c'était la conduite de la liturgie elle-même, ou l'impression que me laissaient l'indifférence manifeste de mes voisins qu'ils s'ennuyaient profondément pendant les chants liturgiques de la cérémonie, qui m'empêchait d'éprouver du plaisir à me trouver là. Je m'imaginais ce qu'aurait bien pu ressentir un athée qui ce serait retrouvé là au milieu de notre assemblée ; comment aurait-il pu comprendre notre attachement à Dieu en voyant des gens s'ennuyer profondément, subir un moment qui ne semblait pas avoir de sens profond ou spirituel pour eux, manifestement rassemblés par une tradition atavique contraignante plus que par le plaisir d'aller à la rencontre de leur Créateur et ami ?

La faute n'en incombait pas aux autres fidèles, bien sûr : je savais parfaitement n'être pas en droit de les juger, car seul le Seigneur peut sonder les cœurs et les esprits des hommes, je n'ai jamais eu ce don. Rien n'y faisait : au lieu de me concentrer sur ma prière et de chercher à honorer le Nom de Dieu, je ne cessais de regarder mes voisins, animée d'une curiosité coupable.

Et puis, je me suis dit que sans doute je ne pensais pas les choses de la bonne façon : certes mes voisins semblaient s'ennuyer, mais pourtant ils étaient là. Ce n'était pas la première messe à laquelle ils assistaient (ni pour moi, non plus). Ils savaient donc sans doute, aussi sûrement que moi, que la messe est souvent un moment difficile et qu'il est difficile de se motiver pour y aller. Mais ils y vont quand même. Leur foi doit être bien grande, leur fidélité envers les convictions et les valeurs qui guident leur vie doit être à toute épreuve, pour qu'ils persistent tout de même à venir à la messe.

Ce qui nous rassemble, en fait c'est cela : malgré tous les désagréments, nous avons tous en commun la volonté de sacrifier de notre temps pour une personne qui nous tient à coeur, une personne qui a dans nos vies une place importante. Ce n'est pas qu'une idée. C'est l'être vivant qui pour nous est le plus important au monde. Nous aimons aller rendre visite à nos amis, faire la fête avec eux. Nous aimons aussi rendre visite à Dieu.
C'est l’Évangile du jour qui m'a le plus clairement confirmé cette idée.
De cet Évangile (Marc 10, 17-27), on retient souvent qu'il est "plus facile à un chameau de passer par le chas d'une aiguille, que pour un homme riche d'entre dans le royaume de Dieu." comme si le texte se concluait ainsi. Ce qui souvent, me rappelle la Parabole qui dit que "là où est votre trésor, là aussi est votre cœur". Or, mon trésor serait plutôt dans ma bibliothèque personnelle que dans l’Évangile. Je ne roule certes pas sur l'or, mais je suis riche de livres, et je pense souvent que ça pourrait m'empêcher de mettre mon cœur du côté du royaume de Dieu.
Mais ce n'est pas cela la conclusion du texte : Jésus affirme, sous la plume de Marc, que "Pour les hommes c'est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu."
Aucun homme ne peut se sauver lui-même, quelque soit son mérite. Mais si Dieu seul peut nous sauver, alors le riche peut conserver autant d'espoir que le pauvre. Les deux sont hommes. Quand l'humanité aura pris conscience que la valeur de chacun ne dépend que de l'Amour du Père, alors peu importera les richesses des uns ou des autres.
S'il y a une chose dont je suis bien convaincu c'est que nous sommes tous les fils et filles de celui pour qui rien n'est impossible.