Prier... Le "Notre Père" autrement.

"" Notre Père, qui es aux cieux,
Que Ton Nom soit glorifié, que Ton règne advienne,
Que Ta Volonté soit faite, sur la Terre comme au Ciel,
Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien,
 Pardonne-nous nos fautes,
Comme nous pardonnons, nous aussi, à ceux qui ont commis le mal contre nous,
Et ne nous soumets pas à la tentation,
Mais délivre nous du péché,
Car c'est à Toi qu'appartiennent
règne de puissance et de gloire,
Amen. ""


Voici une petite réflexion que je me suis faite à propos de la prière du "Pater Noster" : on a tellement l'habitude de la réciter que je me demandais si on savait encore ce que cette prière pouvait bien signifier. On adresse à Dieu des demandes... Beaucoup d'auteurs chrétiens d'aujourd'hui nous disent ceci :
"Tu demandes à Dieu que son règne arrive, mais toi, que fais-tu pour qu'il arrive ? Tu demandes que sa Volonté se réalise, mais toi, comment contribues-tu à sa réalisation ?"

Et justement, ces questions sont importantes, d'un point de vue moral mais aussi dans un souci de cohérence : on ne peut pas espérer quelque chose et rester passif, - surtout aujourd'hui, alors que l'attitude dynamique est la seule qui est encouragée par notre économie : il faut toujours aller de l'avant dans notre monde actuel !

Mais prier c'est avant tout s'adresser à quelqu'un. Quand vous parlez à une personne devant vous, il y a deux attitudes possibles. L'attitude hypocrite, qui consiste à faire semblant de vous rendre compte que la personne est là, et lui parler uniquement pour vous écouter parler vous-même, en faisant de l'autre un objet à entendre, une sorte de prétexte à discourir ou encore un témoin passif de vos paroles. Je le sais ; je fais ça souvent, et je m'en rends compte souvent trop tard.
La deuxième attitude, c'est de regarder l'autre, de l'écouter, et de chercher à répondre à son besoin.

Mais quel est le besoin de Dieu ? Il nous demande, d'abord, de l'aimer : "Tu aimeras donc l'Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toutes tes forces." (Dt : 6, 5) Le Christ lui-même nous renvoie à ce commandement en Mt : 22,37, en Mc : 12, 30-33, et en Luc : 10, 27.
Aimer Dieu, c'est aimer son Oeuvre. C'est aussi vouloir y contribuer, agir pour son triomphe dans le monde.


Alors, au lieu de se contenter de réciter à Dieu ses doléances quotidiennes ("Donne-nous notre pain d'aujourd'hui - ...pour que nous mangions joyeusement !"), Pourquoi ne pas nous mettre à son service. Prêter serment. Faire un acte de foi.
La foi, étymologiquement, vient de (lat.) "fides", qui désigne ce qui est fidèle. Dans l'Empire romain, le "foedus" était un serment de fidélité prêté par les peuples de l'ouest venus s'installer sur des territoires romains (comme les Francs et les Burgondes dans les Gaules.) : ils étaient ainsi "fédérés".


Aussi, nous savons que le "Notre Père" est la prière chrétienne la plus dite dans le monde, par toutes les confessions : catholiques, orthodoxes, luthériens, réformés, ... Car elle vient du Nouveau Testament dans lequel elle est enseignée par Jésus lui-même ( Mt : 6, 9-13, et Lc : 11, 2-4.)
C'est la prière de la fédération, par laquelle tout chrétien se reconnaît faire partie du Peuple de Dieu. C'est donc la prière de l'Amour, celle par laquelle nous affirmons notre confiance en Dieu, mais aussi celle par laquelle nous formons un corps.


Alors, pourquoi ne pas la considérer, plutôt que comme des demandes vides de sens, réellement comme un serment qui nous mets au service au Dieu ?
Ainsi nous disons à Dieu :

""
Notre Père, qui es aux cieux,
Je jure de glorifier ton Nom à chaque instant,
De faire selon ta Volonté,
Donne-nous aujourd'hui notre tâche à accomplir (car il y a du pain sur la planche !),
Pardonne-nous nos erreurs dans l'exercice de notre mission,
Tout comme nous sommes indulgents avec ceux qui se trompent dans leur travail,
Et ne nous abandonne pas dans l'incompétence,
Mais instruis-nous de tes Projets,
Car c'est Toi mon Président de la République,
mon ingénieur et mon patron de chantier,

Je me mets donc à ton Service. ""


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